L’histoire de Canari ressemble à celle de tous les villages de la partie ouest du Cap Corse, le pays est le même avec ses hameaux accrochés aux pentes des vallées ouvertes sur la mer, avec qui les habitants vivaient en symbiose. En effet, la mer était pour les Cap-Corsins un réservoir de richesses qu’ils savaient bien exploiter, mais aussi la grande route maritime qui leur permettait de communiquer, non seulement de vallées en vallées et jusqu’en Balagne, à partir des marines de Canelle et de Scala, mais aussi avec les ports de l’archipel Toscan, de la côte Ligure et parfois même de la Provence.
Notre région fut, il y a plus d’un siècle, avec la Balagne, grâce à ses nombreuses activités agricoles, industrielles, maritimes et commerciales, l’une des plus peuplées, des plus évoluées et des plus prospères de la Corse.
L’agriculture : le cédrat, les cultures s’étendaient au bord de mer de la punta bianca à la marine de Giottani sur une douzaine de kilomètres et constituaient, avec le vignoble, les principales ressources du pays. La récolte avait lieu en octobre.
L’olivier: les plantations atteignaient jusqu’à 500 mètres d’altitude et produisaient de l’huile tous les deux ans. Quelques vieux pressoirs existent encore…
Les jardins familiaux : très nombreux, disséminés sur tout le territoire à proximité des points d’eau (consommation familiale et exportation), oignons, pommes de terre, lentilles, fèves, tomates, etc… Le micro-climat d’Abru permettait, à la fois la culture des primeurs et des légumes d’arrière saison. Tous les arbres fruitiers donnaient suffisamment de fruits en année favorable.
Les céréales : Toutes les parcelles impropres aux cultures précitées étaient destinées à la culture des céréales (blé, avoine, orge, lupin) et au pacage des animaux. D’un rendement médiocre, il fallait avoir recours à l’importation de Balagne. Il existe sur la commune une soixantaine d’aires à blé et sept moulins à grains le long du torrent de Giottani. L’un a été restauré en habitation “U mulinu di Pendente” , sur la route allant à Barrettali.
La vigne : la culture de la vigne représentait la principale ressource de la commune : 100 hectares (Plan Terrier) de vigne depuis le bord de la mer jusqu’à 500 mètres d’altitude. Exportation vers l’Italie.
La pêche : bien qu’artisanale, la pêche apportait un complément de ressources non négligable. Les marines de Scala et de Canelle ne sont que des cales de halage exposées aux vents d’ouest dominants.
L’élevage : pour ne pas porter atteinte aux cultures, l’élevage était au XIX° siècle, strictement réglementé. Chaque famille possédait volailles et divers animaux. L’on pratiquait à Marinca et à Piazza l’élevage des vers à soie.
La culture du lin : Les fibres traitées et filées sur place, vestiges au hameau de Linaghje, étaient tissées à Barrettali et à Luri jusqu’a la fin du XIX° siècle.